2004, Avenue Honoré-Mercier – Québec

Allégorique, cette œuvre évoque, par l’image, quelques fragments d’histoire de la ville de Québec. Hissées au sommet de six mâts, lesquels rappellent les vaisseaux de Jacques Cartier accostant à Stadaconé en 1535, les sculptures flottent à pleines voiles d’or comme des pavois célébrant la belle cité portuaire. Symbole unificateur de la nation québécoise pendant près de quatre siècles, l’Église est représentée par le motif du clocher qui, associé à divers éléments iconographiques, trace tous azimuts un portrait dynamique de notre grande capitale, berceau de la culture française en Amérique.

Avec sa queue de coq pour oriflamme, Notre-Dame-des-Victoires chante la France en terre d’Amérique. S’élevant sur le site du premier établissement de la ville, campée à cheval sur l’habitation de Champlain et l’ancien magasin du Roi, l’église devient le symbole de la résistance française et manifeste la foi en l’avenir de nos pionniers et bâtisseurs.

Quartier populaire et ouvrier, Saint-Sauveur navigue entre le cap et la rivière, l’usine et la chaumière, la voiture et le traîneau ; les deux tambours superposés de son clocher battent au rythme des travailleurs fidèles. Ici, on rêve de la famille et de quelques échappées, glissant de but en but sur des chaussures d’hiver dont les lames brillantes et polies dessinent méandres et arabesques.

Orné de trois sextants imbriqués, le clocher de la cathédrale de la Sainte-Trinité, première église anglicane hors du Royaume-Uni, rappelle l’hégémonie sur les mers de la flotte anglaise au temps de la Conquête britannique. Campée au milieu des instruments de navigation, une plume marque le poids de l’écrit, ancrage des cultures fondatrices de la cité.

Taillée comme une voile aurique, Québec émerge des eaux tel un élégant galion filant sur l’horizon. Il en va de même pour l’église du Faubourg dominant fièrement l’onde des mansardes. Enluminant larosace de ce temple placé sous l’égide de Saint-Jean-Baptiste, saint patron des Canadiens français, des éperlans font la fête à une nation qui, à l’instar de sa capitale fortifiée, se dresse contre vents et marées.

Rappelant les tragiques incendies qui marquèrent l’histoire de la ville de Québec, les flammesjaillissent de la flèche de l’église de l’Ancienne-Lorette s’enroulent comme un bivouac amérindien, témoignant ainsi de l’apport des premières nations au développement de la région. Participant depuis l’an 2002, comme douze autres villes, à l’essor d’une grande capitale, L’Ancienne-Lorette se fait ici un symbole d’alliance et d’harmonie.

Se dressant à proximité de la rivière Saint-Charles, l’église du même nom balise les abords de l’affluent où Jacques Cartier passa l’hiver 1535-1536. Paré d’un arbre et d’une berçante, son clocher évoque la valse des balcons de Limoilou qui, par quelques chaudes soirées d’été, a jasé tour à tour de la herse labourant la terre, du navire que l’on construit et des sueurs de la pulperie.

Textes : Dany Quine